In guten Händen

Sauver la petite Leen de Gaza


Regards sur Bethléem, no 72 - Thème

Un suivi médical fiable retrouvé : le Dr Bilal Sarhan fait passer des examens approfondis à Leen.

Photo : © Archiv CBH

Séparée de la majeure partie de sa famille, Leen trouve refuge à Bethléem. Loin de la guerre et de la désolation,des oeuvres d’entraide locales s’occupent de la fillette malade. L’Hôpital de l’Enfance Bethléem lui offre des soins médicaux et apporte de l’espoir au coeur d’un monde déchiré. (ras)

Leen a sept ans. Elle est originaire de Khan Yunis et a déjà vécu dans sa courte vie ce à quoi peu de gens ont eu droit dans la bande de Gaza : elle a été autorisée à partir des dizaines de fois. Mais ce privilège apparent cache une triste réalité. Leen est née avec une grave maladie cardiaque qui ne peut être soignée dans la bande deGaza, une zone bouclée depuis près de 20 ans.

Quelques jours déjà après sa naissance, grâce à une oeuvre d’entraide internationale, elle est transférée en Israël où elle reçoit un traitement cardiologique. Au fil des années, les voyages deviennent partie intégrante de sa vie. Par la suite, cette organisation vient encore en aide à sa famille, notamment en obtenant des places de traitement dans des hôpitaux israéliens qui acceptent de soigner des petits Gazaouis. Sans ce traitement Leen n’aurait pas survécu.

Ses parents Majdoline et Ashraf, informaticienne et pharmacien de formation, ont tout fait pour offrir un avenir prometteur à leurs enfants. Leurs aînés sont à l’université, et les plus jeunes devraient aussi avoir cette chance un jour. Mais Majdoline sait que « dans la bande de Gaza bouclée, ils n’auront jamais de bonnes perspectives professionnelles ». L’inquiétude des parents pour Leen se manifeste dans leur recherche intensive d’aide médicale : ls ne négligent aucune piste. 

La guerre change tout

Le 7 octobre 2023 et le début de la guerre à Gaza bouleversent la vie de la famille. Ce jour-là, Leen est en traitement dans un hôpital près de Tel Aviv, en compagnie de sa mère. Le contact avec le reste de la famille dans la bande de Gaza est aussitôt perdu. Ce n’est que des semaines plus tard qu’elles apprennent qu’Ashraf et ses autres enfants se sont précipitamment enfuis de chez eux. Avant de revenir dans leur maison gravement endommagée, ils ont fui neuf fois les bombardements depuis le début de la guerre. « On n’est plus en sécurité nulle part », raconte Majdoline, «alors, nos quatre murs, ou ce qu’il en reste, sont la meilleure solution ». De nombreux parents et voisins n’ont pas survécu aux bombardements.

Pendant ce temps, le périple de Leen et de sa mère commence. « Les gens de l’hôpital de Tel Aviv nous ont dit que nous ne pouvions plus rester là », se souvient Majdoline. Le traitement de Leen est donc brusquement interrompu et, après quelques détours, elle et sa mère sont amenées à l’Hôpital de l’Enfance Bethléem, le seul hôpital pédiatrique de Palestine. C’est là que Leen trouveenfin la stabilité.

La famille lui manque

Cela fait plus d’un an que Leen vie avec sa mère à Bethléem où elle est soignée. Elle va à l’école, s’est fait des amis et reçoit le minimum nécessaire grâce à des organisations locales. Mais sa famille lui manque. Son père, ses frères et ses soeurs vivent dans leur maison en ruine à Khan Yunis, et tous espèrent être un jour réunis.

Si le chemin vers Bethléem de Leen est sans doute une exception, il est à craindre que des destins similaires se multiplient cette année. L’Hôpital de l’Enfance Bethléem, fier de sa contribution à la prise en charge de Leen, se prépare à d’éventuels scénarios futurs. 

Sept autres enfants de Gaza, bloqués à Bethléem, bénéficient actuellement de soins médicaux à l’Hôpital de l’Enfance Bethléem. L’année dernière, l’histoire de l’un de ces enfants a été rapportée dans l’émission « 10 vor 10 » de la télévision suisse alémanique SRF le 30 Avril 2024.

Photo : ©  Archiv CBH

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